Joliette, Mercredi 28 novembre 1973
par Réal FORTIER
L’écrivain, professeur et éditeur Jean Casault, auteur entre autres du volume « Manifeste pour l’Avenir, Bilan de l’Extra-Terrestre », sera à Joliette dans quelques jours. M. Casault, que nous avons rejoint au téléphone au début de la semaine est d’avis que les « observations » qui ont été faites dans la carrière de la compagnie Domtar, à Saint-Paul ainsi qu’à Saint-Thomas, concernant de « mystérieux objets volants », méritent la plus grande attention.
Aujourd’hui, après plus d’un mois et demi, des dizaines de personnes continuent à voir le même phénomène. Selon les témoignages recueillis, les premières observations ont été constatées vers la mi-octobre dans le secteur de la carrière de la compagnie Domtar.
Les témoignages s’accordent à dire que le (ou « les ») objets aperçus sont de forme circulaire, qu’ils sont brillants et qu’ils se déplacent à la fois à l’horizontale et à la verticale.
Qu’en est-il au juste de ces « mystérieux » objets volants qui commencent à hanter les nuits du calme Joliettain ? Pour plus d’un observateur, il s’agit, à ne pas en douter, d’O.V.N.I., ou si l’on veut, d’Objets Volants Non Identifiés. Pour d’autres, plus sceptiques, ce sont des histoires de bonhomme sept heures. Pour d’autres encore, comme le sergent Claude Baron de la Sûreté du Québec de Joliette, « il ne peut s’agir d’autre chose que d’un hélicoptère dont les phares lumineux auraient été aperçus en différentes positions ».
Mais est-il normal qu’un ou des hélicoptères aient sillonné le ciel de la région depuis un mois et demi ? Et qui plus est, le soir à intervalles réguliers ? À cette question, la Sûreté du Québec ne donne aucune réponse. Le sergent Baron donne ce qu’il appelle un commentaire personnel : « Tant que je n’aurai pas vu ces objets, je continuerai à ne pas croire qu’il s’agit d’objets volants non identifiés ».
Pourtant, un agent de la SQ du poste de Joliette a « vu » quelque chose. La description qu’il en donnait en date du 17 novembre, correspond à celles émanant des autres témoignages.
JOLIETTE JOURNAL a voulu en savoir davantage. Au cours de la journée de lundi, de nombreuses personnes ont communiqué des témoignages. Nous en avons recueilli quelques-uns. Sans s’affoler, comme s’il s’agissait d’un phénomène purement naturel, comme la pluie et le beau temps, les interrogés ont fait des révélations. Chose étrange, à peu de détails près, ces révélations composent une description qui commence à avoir un contour certain. C’est une sorte de portrait robot dont l’aspect incandescent a maintes fois fait penser à ceux qui l’ont vu pour la première fois, à d’inoffensifs phares d’auto qui mystérieusement, se seraient trouvés dans le fond du cratère de la carrière. Qu’a-t-on observé?
Ainsi, M. Philippe Desrosiers, du 43 Mgr Lafortune à Joliette, a déclaré avoir vu quelque chose de brillant au-dessus de la carrière depuis environ un mois. Selon M. Desrosiers, c’est en revenant de son travail, le soir, qu’il a constaté le phénomène. L’homme avoue qu’il ne voulait pas en parler à ses confrères de l’usine, de peur de faire rire de lui. Bien avant que la nouvelle ne se répande comme une traînée de poudre, M. Desrosiers avait presque eu le temps de « s’habituer » au phénomène qui revenait « presque tous les soirs », dit-il. « Une forme ronde, brillante, comme des phares de camion qui se déplacent ».
Son fils, Serge, également employé à l’usine Domtar, a maintes fois observé l’objet. « Parfois, il y en avait plusieurs », dit-il.
Mme Philippe Desrosiers parle de la longue vue avec laquelle elle a tenté de voir la « chose ». « C’était tellement brillant, avoue-t-elle, que ça m’a éblouie ».
Pour Mme Hervé Desrosiers, du 900 Village Saint-Pierre Sud, dont la maison de ferme se trouve à quelque distance de la carrière, « un objet brillant a été aperçu à plusieurs reprises au-dessus du cratère ». Mme Desrosiers révèle : « La dernière fois, la chose a atterri près de la grange, à environ 200 pieds d’ici ».
Ces témoignages sont-ils le fruit d’une imagination vagabonde ? À voir le sérieux avec lequel ils sont rendus par leurs auteurs, on ne peut que rester songeurs.
Mme Raymonde Morrissette, de la rue Bousquet, nous avoue avoir observé quelque chose d’étrange vers la fin d’octobre. Elle s’est rendue à plusieurs reprises dans le secteur de la Domtar. Son intérêt pour les recherches faites autour des objets volants, dont les observations sont consignées dans plus d’un volume, l’avait pour ainsi dire, mise sur la piste d’une évidente « anomalie » terrestre.
Mme Morrissette s’est rendue à plusieurs reprises dans le secteur d’observation. La chance, semble-t-il, lui a sourit plus d’une fois. Son témoignage concorde parfaitement avec celui des autres.
« Une sphère éblouissante, parfois deux et même trois, se promenant à égale distance lorsqu’elles sont en formation ». Selon elle, les objets ont été aperçus parfois à raz du sol, parfois un peu plus haut, comme suspendus à la cime des arbres. Mme Morrissette mentionne qu’elle a attentivement observé le « comportement » d’un des objets, une nuit qu’elle s’était rendue près de la carrière.
« La chose semblait suspendue à quelques pieds au dessus du sol seulement, dit-elle. Elle s’est finalement mise à monter lentement à la verticale, comme semblant pivoter sur elle-même. Avant de disparaître, son apparence brillante s’est littéralement fondue en un aspect rougeâtre et sa forme a diminué graduellement, jusqu’à disparaître ».
M. Jacques Chartier, du Ruisseau Saint-Pierre, parle lui aussi d’un objet maintes fois aperçu, « gros comme un ballon de football, à l’aspect brillant et jaunâtre ».
Quant à M. Latendresse de Notre-Dame des Prairies, pour qui le phénomène n’est pas « nouveau » et qui n’en est pas à sa première observation, c’est au fond du cratère, de plus en plus près, qu’il tente maintenant de percer les « mystères » de la chose. M. Latendresse révèle avoir fait plusieurs constatations jusqu’ici. Pour lui, ce sont de véritables « découvertes ». A-t-il photographié ou peut-être même enregistré quelque chose ? M. Latendresse n’entend pas livrer ses secrets au premier venu. Pour le moment, il avoue préférer ne pas parler.
Selon l’auteur Jean Casault, que nous avons rejoint au téléphone lundi « les observations faites à Joliette sont « extraordinaires ».
M. Casault qui s’intéresse aux O.V.N.I. depuis plusieurs années, et plus spécialement aux observations qui ont été faites depuis 1968 dans la région de Thetford Mines (région de l’amiante), et plus récemment à Black Lake, où une description similaire à celle de Joliette a été donnée, est d’avis qu’habituellement, les « objets » ne restent jamais en place aussi longtemps.
« Aussitôt, dit-il, qu’en trop grand nombre, les observateurs commencent à s’y intéresser, le phénomène disparaît ».
À son avis, le manque d’intérêt manifesté par la population de Joliette, hormis les habitués qui depuis un mois « se font geler à la belle étoile », devient un énorme avantage pour les chercheurs.
Selon lui, le phénomène de Joliette s’explique du fait, et nous rapportons ses paroles « qu’il y aurait actuellement une visite, dans le sens le plus absolu du terme, d’objets volantes non identifiés, pour des motifs inconnus. La durée de ce phénomène est en constante relation avec la sérénité d’esprit dans laquelle les responsables « visiteurs » peuvent travailler… ».
Que chercheraient donc « ces visiteurs » ?
M. Casault ne s’aventure pas sur le chemin de la réponse. Il se contente d’affirmer que la question reste ouverte à toutes les hypothèses.
Quant à M. Wido Hoville, membre de plusieurs organismes mondiaux intéressés par les objets volants non identifiés et directeur provincial de Mutual UFO Network de Quinzy, Illinois, les observations de Joliette, selon les témoignages qu’on en donne, ont toutes les raisons du monde d’être des « visites » extra-célestes, telle qu’on en a enregistrées partout à travers le monde depuis 1947. La conclusion des 2 hommes coïncide.
M. Hoville, qui s’est rendu à Joliette lundi soir, estime que les « vagues » de ces visites reviennent habituellement à la fréquence de 24 mois et 50 jours. L’année 1977 serait, selon lui, particulièrement propice aux observations en raison de la position de la Terre à cette époque.
Serons-nous encore vivants ?
Transcription de l’article : Fortier, Réal. « Les apparitions d’objets mystérieux se poursuivent : Jean Casault viendra… », Joliette Journal, vol. XXVI, no 51, merc. 28 nov. 1973, p. 1 et p. 12.