Ils seraient imaginés selon Jean Casault

Joliette, Mercredi 5 décembre 1973 

Par Réal FORTIER

Le président de la Société de Recherches sur les phénomènes mystérieux de Québec, et auteur du volume « BILAN DE L’EXTRA-TERRESTRE », M. Jean Casault a déclaré dimanche à Joliette qu’hormis « de très rares exceptions », la plupart des « observations » de supposés objets mystérieux relevées dans le ciel de la région depuis quelques jours, sont purement et simplement « imaginatives ».

M. Casault, qui est entre autres rédacteur en chef de la revue Affa, animateur d’émissions radiophoniques et télévisées ainsi qu’auteur de plusieurs articles parus dans les quotidiens et hebdomadaires du pays, s’est rendu à Joliette en fin de semaine pour enregistrer les commentaires de ceux qui attestent avoir « vu » quelque chose de mystérieux, c’est-à-dire de soit-disant « boules » rougeâtres et lumineuses, observées la plupart du temps près de la carrière de la compagnie Domtar.

Selon les divers témoignages recueillis sur place par des témoins occulaires, M. Casault se dit convaincu que la région de Joliette « a été » visitée, mais que ces visites ont cessé dès que les observateurs ont commencé à envahir les lieux des constatations.

« C’est toujours le même phénomène qui se produit déclare l’auteur du « Bilan de l’Extra-Terrestre ». Des personnes affirment avoir vu quelque chose d’inhabituel, font des descriptions, la publicité s’en même, et cela provoque généralement des hallucinations collectives ».

Ces hallucinations de groupe, M. Casault estime que Joliette en est aujourd’hui l’objet, au même titre que le furent récemment Thetford Mines et Black Lake, deux villes du Québec où l’auteur a consigné des observations similaires à celles enregistrées ici : boules lumineuses d’un blanc éblouissant (passant parfois au rouge incandescent), mobiles dans l’espace ou à raz du sol. Mais les erreurs ou les illusions d’optique ont souvent pour effet de se multiplier en période de crise, atteste l’auteur, qui considère que la situation en est rendue à ce point ici. M. Casault explique que la plupart du temps, ces hallucinations sont le résultat, d’une sorte de frénésie populaire dûe à l’énervement et à l’anxiété des observateurs.

Cela signifie-t-il que « nos » OVNI n’ont jamais existé que dans l’imagination des gens? À cette question, M. Jean Casault donne sa version : selon lui, la région de Joliette, et plus précisément les abords de la carrière de la compagnie Domtar (selon la nature des témoignages recueillis), ont bel et bien été le théâtre de visites d’objets inconnus, mais ces visites étranges, comme c’est souvent le cas constaté ailleurs, ont irrémédiablement cessé depuis plusieurs semaines.

Cette révélation paraît étrange, si l’on considère qu’il y a quelques jours encore, des dizaines de personnes se sont dites « convaincues » d’avoir vu des OVNI.

Pour M. Casault, certains témoignages (ceux qui ont été faits au mois d’octobre et au début novembre), restent les seuls qui peuvent avoir de l’importance car selon lui, ils sont antérieurs à une certaine période d’hystérie bien naturelle dans pareilles circonstances.

Les témoignages les plus « valables » sans doute parce qu’ils ont une certaine valeur de référence pour les chercheurs, sont, d’après notre interlocuteur, ceux qui témoignent d’objets aperçus à courte distance et habituellement près du sol.

« La troposphère étant trop accidentée par toutes sortes d’objets volants connus (des avions, des sondes, etc.), déclare M. Casault, les gens sont souvent portés à la confusion. »

Aussi, l’auteur a particulièrement retenu les témoignages des personnes qui, à un certain moment donné, se sont trouvées à courte distance des phénomènes. Ces observateurs ont été la plupart du temps des employés de la compagnie Domtar, ou quelques rares curieux qui vers la fin d’octobre, se sont aventurés au-delà de la barrière de la compagnie, dans la carrière.

De ces témoignages, l’auteur Casault note deux choses : la première, témoigne du fait que les descriptions « valables » enregistrées à Joliette (elles sont rares, faut-il le préciser…), coïncident étrangement avec celles qui ont été faites ailleurs. La reconstitution des détails favorise incontestablement selon lui une description qui, à des milliers d’occasion a été faite ailleurs.

La question que l’on se pose est la suivante : « Comment des gens qui ne se connaissent pas et qui sont situés à des milliers de milles les uns des autres, peuvent-ils raconter tous la même histoire, ou décrire un objet dont on a maintenant un portrait pour le moins similaire?

Peut-on supposer qu’il y a concertation entre toutes ces personnes ?

M. Casault répond que la chose est impossible. Selon lui, des observateurs de Joliette ont vu et décrit, sans la moindre concertation, un phénomène qui dans d’autres points du globe, a été décrit avec les mêmes détails.

Autre observation, note M. Casault : « C’est l’axe d’observation sur lequel ont été enregistrés les témoignages. Du nord au sud de l’hémisphère, d’une ville à l’autre, un pointillé démontre que depuis 1968, les quelque centaines d’observations enregistrées, en Amérique, coïncident et tombent sur une parfaite ligne droite.

Pour les visiteurs, à qui il attribue à n’en pas douter des propriétés extra-terrestres », M. Jean Casault est d’avis qu’il s’agit là d’incursions concertées, dont les causes et les buts, sont encore inconnus. Joliette, selon lui, a été le théâtre de l’une de ces incursions.


Transcription de l’article : Fortier, Réal. « Ils seraient imaginés selon Jean Casault », Joliette Journal, vol. XXVI, no 52, merc. 5 déc. 1973, p. 1 et p. 9.